Le mois dernier, l’Agence Internationale pour l’Energie Atomique (AIEA) a publié un rapport très instructif intitulé « Combattre le Trafic Illicite de Matériaux Nucléaires et Radioactifs ». Ce rapport très complet, destiné principalement aux institutions qui travaillent dans le domaine nucléaire, traite des risques liés au trafic de substances radioactives et des solutions disponibles pour empêcher un tel trafic.
Selon l’AIEA, « il est reconnu que les groupes terroristes ont essayé d’acquérir de tels matériaux [radioactifs] » (p. 3). En outre, « les progrès dans les technologies de l’information et la disponibilité [accrue] des matériaux radioactifs ont augmenté la probabilité qu’une organisation terroriste ou criminelle puisse se procurer les matériaux, les composants ou l’expertise nécessaires pour construire une engin explosif nucléaire ou une bombe radioactive » (p. 4).
L’organisation basée à Vienne identifie deux principales menaces : les « bombes sales » qui dispersent des substances radioactives en explosant, et les bombes nucléaires. Un prochain article reviendra plus en détail sur les risques de voir un groupe terroriste obtenir de telles armes.
Des matériaux nucléaires ou radioactifs peuvent arriver en de mauvaises mains de différentes manières. Dans certains cas, les voleurs agissent sans aide extérieure. Dans d’autres, ils bénéficient d’une aide interne, grassement rétribuée. Dans d’autres cas encore, des matériaux sont simplement perdus ou mal étiquetés, échappent aux contrôles de sécurité, et peuvent donc tomber plus facilement aux mains de gens mal intentionnés.
Le rapport de l’AIEA souligne l’importance de la collaboration internationale dans la lutte contre le trafic de matériaux nucléaires et radioactifs. « Il est clair que le développement continu et le renforcement de la coopération entre états et agences internationales est un élément vital pour vaincre la menace de terrorisme nucléaire » (p. 33). Quatre agences internationales ont un rôle particulièrement important : l’AIEA, Europol, Interpol et l’Organisation Mondiale des Douanes (OMD).
Le rapport détermine plusieurs mesures qui devraient être prises par les différentes agences nationales et internationales afin d’empêcher le trafic illégal de matières dangereuses. Ces mesures comprennent : des inspections des infrastructures abritant des matières radioactives ou nucléaires ; des vérifications constantes que les pertes ou vols de tels matériaux sont rapportés ; et le maintien de contacts avec les institutions qui disposent de ces matériaux.
Enfin, le rapport propose quatre grands principes destinés à réduire le risque de voir un jour une « bombe sale » aux mains de terroristes :
«Rien n'est plus facile que de dénoncer un malfaiteur; rien n'est plus difficile que de le comprendre»
---Fédor Dostoïevski
mardi 29 janvier 2008
AIEA: Combattre le Trafic de Matériaux Nucléaires et Radioactifs
Publié par Europe in the World à 14:47
Libellés : Nucléaire, Terrorisme
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