«Rien n'est plus facile que de dénoncer un malfaiteur; rien n'est plus difficile que de le comprendre» ---Fédor Dostoïevski

mardi 29 janvier 2008

State of the Union 2008: Extraits et Commentaires

Le Président américain George W. Bush a délivré son dernier discours sur l'Etat de l'Union, un discours annuel devant le Congrès sur les questions principales qui concernent l'Amérique. Cette année, l'emphase était surtout mise sur l'économie et le projet de relance économique lancé par l'administration. Néanmoins, la "guerre contre le terrorisme" constituait également une part importante du discours.

Bush a commencé par rappeler l'omniprésence de la menace terroriste:

In the past seven years, we've also seen the images that have sobered us.
We've watched throngs of mourners in Lebanon and Pakistan carrying the caskets of beloved leaders taken by the assassins' hands. We've seen wedding guests in blood-soaked finery staggering from a hotel in Jordan, Afghans and Iraqis blown up in mosques and markets, and trains in London and Madrid ripped apart by bombs.
On a clear September day, we saw thousands of our fellow citizens taken from us in an instant.
En parlant de l'Afghanistan, Bush a dépeint une image plutôt embellie de la situation:

a young democracy where boys and girls are going to school. New roads and hospitals are being built. And people are looking to the future with new hope.


Derrière cette belle rhétorique se cache une réalité moins rose. Les forces de la coalition sont en difficultés en Afghanistan. Les Talibans sont toujours extrêmement puissants dans certaines régions, et semblent disposer d'un "sanctuaire" au Pakistan, alors que Islamabad se montre relativement peu enclin à mener de larges opérations militaires à la frontière afghane, de peur de déclencher une révolte populaire. Alors que les Talibans se renforcent, la coalition s'affaiblit puisque plusieurs pays retirent ou menacent de retirer leurs troupes. Les 3.200 soldats américains supplémentaires changeront sans doute peu de chose. La guerre risque d'être encore longue...

En abordant l'Irak devant le Congrès, Bush a pu mesurer l'impact des succès du général Petraeus. Pour la première fois depuis le début de la guerre, le Président a reçu des applaudissements tant des républicains que des démocrates.

One year ago, our enemies were succeeding in their efforts to plunge Iraq into chaos, so we reviewed our strategy and changed course. We launched a surge of American forces into Iraq. We gave our troops a new mission: Work with the Iraqi forces to protect the Iraqi people, pursue the enemy in his strongholds, and deny the terrorists sanctuary anywhere in the country. The Iraqi people quickly realized that something dramatic had happened.

(...) When we met last year, many said that containing the violence was impossible. A year later, high-profile terrorist attacks are down; civilian deaths are down; sectarian killings are down.


Bush a souligné ces succès, et rappelé que le contingent américain en Irak va diminuer dans le courant de l'année 2008. Néanmoins, a-t-il insisté, les Etats-Unis ne peuvent quitter l'Irak prochainement, sous peine de voir le pays resombrer dans le chaos. Dès lors, les troupes vont continuer leurs opérations. Les forces de sécurité irakiennes et les forces de police vont continuer à être formées. Et le processus de réconciliation encouragé. Petraeus espère pouvoir maintenir ses troupes pendant plusieurs années encore. Pour cela, il aura besoin du soutien du Congrès. Pour le moment, ses succès lui sont favorables...

Notons, pour conclure, que le discours de Bush était empreint, comme souvent, d'une petite note d'idéalisme:
The mission in Iraq has been difficult and trying for our nation, but it is in the vital interest of the United States that we succeed.
A free Iraq will deny al Qaeda a safe haven. A free Iraq will show millions across the Middle East that a future of liberty is possible. A free Iraq will be a friend of America, a partner in fighting terror and a source of stability in a dangerous part of the world.
Un Irak libre est certainement mieux pour les Irakiens. Mais il est peu probable que le terreau fertile pour le terrorisme créé par des années de guerre disparaisse du jour au lendemain. En outre, un Irak démocratique peut s'avérer plus vulnérable au terrorisme. Enfin, un Irak démocratique ne produira pas forcément un régime favorable aux Etats-Unis.

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