En novembre dernier, les polices slovaque et hongroise annonçaient à la presse l’arrestation de trois hommes, deux Hongrois et un Ukrainien, en possession de 481,4 grammes d’uranium. « Les matériaux auraient pu servir à fabriquer ce que l'on appelle une ‘bombe sale’ », déclarait alors le vice-directeur de la police slovaque Michal Kopcik. Cette affaire a réveillé une nouvelle fois le spectre de l’utilisation de matériel nucléaire par un groupe terroriste. Etant donné ce regain d’intérêt, et l’inquiétude qui l’accompagne, il est utile de briser quelques mythes concernant le « terrorisme nucléaire ». « L’Islam ne nous autorise pas à tuer des femmes et des enfants. Utiliser une bombe nucléaire conduit à la mort de femmes, enfants, faibles et vieux. Nous ne pouvons pas tuer ces gens, et donc nous n’envisageons pas d’utiliser la bombe atomique. (…) Maintenant, nous craignons que les Etats-Unis utilise la bombe atomique contre les populations musulmanes, comme ils l’avaient fait contre les Japonais. Nous craignons la bombe américaine, mais pas la bombe pakistanaise. Au moins, la bombe pakistanaise est aux mains des musulmans ». Concrètement, le terrorisme nucléaire peut prendre la forme de quatre « scénarios-catastrophes ». Chaque scénario présente un risque et un taux de probabilité différents :
Le risque de terrorisme nucléaire est très faible. Mais il existe. Et n’a en fait rien de neuf. Une vidéo diffusée en 2002 sur al-Jazeera prouvait qu’al-Qaïda avait envisagé une attaque sur une centrale nucléaire en 2001 avant de se rétracter. Bien auparavant, dans les années 1970-80, l’organisation séparatiste basque ETA s’était déjà attaquée à des centrales nucléaires, tout comme d’autres groupes en Argentine, en Afrique du Sud ou en France. Le terrorisme nucléaire est donc un phénomène qui n’est ni nouveau, ni strictement limité aux groupes jihadistes.
Il est également faux de croire que tous les groupes jihadistes cherchent à se procurer l’arme atomique. Beaucoup de groupes terroristes et insurgés sont conscients qu’une explosion atomique, tuant de manière indiscriminée, pourrait annihiler leur soutien populaire et mener à leur perte. Il y a quelques jours, le 25 janvier, l’Emir des Talibans pakistanais, By'atullah Mahsoud, déclarait sur al-Jazeera :
«Rien n'est plus facile que de dénoncer un malfaiteur; rien n'est plus difficile que de le comprendre»
---Fédor Dostoïevski
mercredi 30 janvier 2008
Terrorisme Nucléaire: Mythes et Réalités
Publié par Europe in the World à 23:10
Libellés : Nucléaire, Terrorisme
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