«Rien n'est plus facile que de dénoncer un malfaiteur; rien n'est plus difficile que de le comprendre» ---Fédor Dostoïevski

vendredi 29 août 2008

Négocier avec Ben Laden?

Cette semaine, la ministre suisse des affaires étrangères, Micheline Calmy-Rey, s'est déclarée prête à s'asseoir à la même table qu'Oussama Ben Laden pour entamer un dialogue. C'est la première fois qu'un diplomate fait une telle déclaration.

Une telle déclaration n'est pas insensée. En effet, historiquement, de nombreux groupes terroristes ont pris fin après négociations. Et dans la plupart des cas, même que les négociations n'ont pas abouti, il y avait eu des négociations qui avaient permis, entre autres, la libération d'otages, l'ouverture de canaux de communication...

Beaucoup d'auteurs, cependant (les avocats du concept de "nouveau terrorisme") affirment qu'il n'est pas possible de négocier avec al-Qaïda. Rappelon simplement que ce même argument est sans cesse répéter à l'encontre de tous les groupes terroristes. Et, en général, il y a toujours quelque chose à négocier.

Maintenant, ne méprenez pas mon propos. Je ne suis pas un défenseur inconditionnel du dialogue. De nombreux éléments doivent être pris en compte, notamment évaluer le timing de la négociation, les possibilités d'atteindre et de faire respecter tout accord, ou l'impact d'une négociation sur la légitimité d'al-Qaïda. Cependant, je pense que l'idée de dialogue ne peut pas être écartée aveuglément. En outre, ouvrir un dialogue ne revient pas à faire des concessions d'entrée de jeu, mais plutôt à mieux comprendre son adversaire en essayant d'éliminer le facteur de "propagande" présent dans toute communication indirecte.

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