Depuis quelques années, l’armée américaine a développé une technologie d’armement non-létale, connue sous le nom de « Active Denial System » (ADS). Cette technologie permet de rendre un ou plusieurs individus inoffensifs, sans faire ni mort ni blessé. Les promesses de cette technologie sont énormes, principalement dans le contexte asymétrique (terrorisme, insurrections ou mouvements populaires).
Etre capable de maîtriser un terroriste sans mettre en danger la vie de la population aux alentours demeure l’objectif ultime de tout expert contre-terroriste. Dans le cadre d’une insurrection, l’utilisation d’armes non létale permet d’éviter la violence indiscriminée et favorise la conquête des « cœurs et des esprits ». En outre, en Irak, cela renforcerait le récit narratif américain (poursuite des insurgés mais protection de la population). Dans le cadre de mouvements populaires, l’ADS permet de disperser une foule sans avoir à tirer un seul coup de feu. Drôlement efficace pour protéger une ambassade en évitant un bain de sang, par exemple. Bref, les usages seraient multiples et variés.
Evidemment, l’ADS ne remplacera jamais les armes létales, qui demeurent indispensables dans certaines missions. Il s’agit plutôt, pour l’armée, de trouver un équilibre idéal au niveau de l’armement qui corresponde au mieux aux besoins sur le terrain.
L’année dernière, l’armée faisait la démonstration de sa nouvelle arme : un radar monté sur un humvee, capable d’émettre des radiations à très haute température avec une très grande précision et qui vont instantanément maîtriser la cible. Un genre de rayon laser en quelque sorte. Les ondes ne pénètrent que quelques micro-millimètres sous la peau (l’épaisseur de trois feuilles de papier) sans causer aucune blessure, mais en créant l’impression d’être brûlé. Un autre type d’armement non-létal, déjà utilisé en Irak, consiste à émettre des ondes sonores insupportables, paralysant momentanément la personne visée. Cette technologie est connue sous le nom de « Long Range Acoustic Device » (LRAD).
L’ADS, à l’inverse du LRAD, n’est pas encore prêt à être utilisé en Irak ou en Afghanistan. L’émission 60 minutes de ce dimanche sur CBS expliquait que l’ADS, malgré sa capacité à sauver des vies, n’a toujours pas la confiance des militaires justement à cause de son caractère non-létal. L’ADS irait contre la culture interne militaire.
Pour le moment, l’ADS souffre surtout d’un problème de financement : le Pentagone ne veut pas investir plus d’argent tant que l’arme n’a pas fait ses preuves sur le terrain, mais l’ADS a besoin de fonds pour pouvoir être opérationnalisé. Le rayon laser en Irak, ce n’est pas encore pour tout de suite.
«Rien n'est plus facile que de dénoncer un malfaiteur; rien n'est plus difficile que de le comprendre»
---Fédor Dostoïevski
mardi 4 mars 2008
Active Denial System: La Technologie Non-Létale dans la Guerre Asymétrique
Publié par Europe in the World à 22:16
Libellés : Etats-Unis, Insurrection, Irak, Militaire, Terrorisme
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