Les mujahidins afghans des années 1980 ont eu une influence énorme sur l’évolution du terrorisme international depuis les années 1990. Une fois la guerre contre les Soviétiques terminée, les combattants étaient « sans emploi » en quelque sorte, et donc cherchaient un nouveau théâtre d’opération. Ce qui a eu pour résultat de faciliter le terrorisme et les insurrections dans d’autres régions du monde comme en Bosnie, en Algérie ou dans les Philippines. Dès lors, il est logique de s’interroger sur les conséquences possibles de la « génération irakienne », issue du conflit actuel en Irak. J’avais déjà abordé cette question dans un article précédent, mais je voudrais résumer ici un article de Mohammed Hafez paru dans le dernier numéro du journal Sentinel, publié par le Combating Terrorism Center (West Point, U.S. Military Academy). Mohammed Hafez compare ensuite la situation des Afghans-Arabes avec celle des jihadistes étrangers présents en Irak aujourd’hui. D’un côté, le potentiel de la « génération irakienne » est plus élevé notamment parce qu’elle a davantage d’expérience du combat, et parce que les possibilités de communication sont plus importantes aujourd’hui grâce à la technologie que dans les années 1990. D’un autre côté, les « jihadistes étrangers » en Irak ont beaucoup plus de difficultés à s’extrader parce que peu d’états sont disposés à les accueillir et le niveau de surveillance est beaucoup plus élevé qu’auparavant.
Les experts estiment généralement à 10.000 le nombre de mujahidin arabes (par opposition aux Afghans) qui se sont battus en Afghanistan. Ces Afghans-Arabes ont eu un rôle mineur dans le conflit. Cependant, ils se sont entraînés dans les camps militaires, ont acquis une expérience de combat, ont créé de vastes réseaux jihadistes et ont développé une idéologie propre. Une fois la guerre finie, les combattants arabes sont rentrés chez eux et ont rejoint quatre formes de militantisme différentes, selon Mohammed Hafez :
Il est probable que la « génération irakienne » se déplace vers trois types d’environnement : là où il y a déjà des conflits liés au jihad ; là où leur sécurité peut être garantie (soit par un état fort, soit par un état faible) ; et là où ils bénéficient d’importantes connexions.
«Rien n'est plus facile que de dénoncer un malfaiteur; rien n'est plus difficile que de le comprendre»
---Fédor Dostoïevski
lundi 17 mars 2008
La "Génération Irakienne", Mujahidins de Demain
Publié par Europe in the World à 17:03
Libellés : Afghanistan, Al-Qaïda, Irak, Terrorisme
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