«Rien n'est plus facile que de dénoncer un malfaiteur; rien n'est plus difficile que de le comprendre» ---Fédor Dostoïevski

vendredi 29 février 2008

Glenn Audenaert et l'Ouverture des Renseignements

La Dernière Heure publiait mercredi une interview du « grand patron de la police belge ». Petit extrait et commentaire :

Au troisième mois aujourd'hui de la menace terroriste, le maintien de l'état d'alerte « se justifie » en Belgique, et spécifiquement à Bruxelles. « En temps utile », le pays sera informé de la nature de cette menace « et ce jour-là, chacun comprendra et acquiescera. »
(…)
Glenn Audenaert, 52 ans, directeur judiciaire de la police judiciaire fédérale de Bruxelles, lance une proposition surprenante. Il se dit disposé à aller expliquer lui-même dans les mosquées, les écoles, les centres culturels, les milieux associatifs et même les réunions de mariage, la politique menée par sa police contre le terrorisme. Cinq règles basiques pour Glenn Audenaert :
« 1. Nous n'avons aucun problème avec l'exercice d'une religion; 2. Aucun problème avec le radicalisme qui tombe sous la liberté d'expression; 3. L'islamisme fondamentaliste n'affecte qu'une minorité : une majorité écrasante de la communauté rejette le terrorisme; 4. Des frustrations légitimes peuvent exister au sein de la communauté mais 5. Aucune discussion n'est possible avec des criminels qui violent la Convention européenne des droits de l'homme, la Constitution belge et le code pénal ».

Sur la première partie de l’extrait, disons simplement que peut-être l’état d’alerte se justifie-t-il, peut-être pas. Et j’espère que l’on sera un jour, « en temps utile », informé. Et j’espère également que l’on « comprendra ». Je suis tout à fait conscient que certaines matières du renseignement doivent demeurer secrètes, au risque de faire capoter une mission, ou de mettre en danger la vie d’individus. Le problème dans le cas belge, c’est que la menace a été médiatisée et puis plus rien. Soit le pire scénario en terme de communication. Le mieux aurait été de ne rien dire, ou de ‘tout’ dire. Je crois qu’il est tout à fait possible de donner certaines informations qui, d’une part, rassurent la population et, d’autre part, ne mettent pas une opération en péril. De manière générale, je suis plutôt partisan d’une plus grande ouverture des services de renseignement parce que je crois que l’échange d’informations offre plus d’avantages que d’inconvénients. En outre, cela renforce la crédibilité et la dissuasion des services de renseignement. Dans un modèle « classique » de relations internationales, les services secrets se jugent par leur capacité à « découvrir sans être découvert », par une très grande ‘secrètivité’. Face à la menace terroriste, le modèle doit évoluer (tout en tenant compte que les relations inter-étatiques demeurent largement dominantes). Les terroristes jugent les services de renseignement d’un état (pour évaluer le risque d’être découvert) via des informations disponibles dans des sources déclassifiées. Les terroristes n’ont pas (ou peu) accès à des informations confidentielles.

Sur la deuxième partie de l’extrait, soulignons le côté positif de « l’ouverture » affichée par Glenn Audenaert, même si elle n’est que symbolique. Juste une petite précision important tout de même sur son troisième point : l’islamisme fondamentaliste n’affecte effectivement qu’une minorité, mais l’islamisme fondamentaliste n’est pas le terrorisme. Certains fondamentalistes (une majorité d’entre eux en fait) prêchent une vision radicale mais pacifiste de l’Islam.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Je crois que l'un de vos compatriotes, Joseph Henrotin, a beaucoup travaillé sur la question de la résilience et des aspects liés à la communication. Apparement, il a fait mouche à plusieurs reprises dans les médias. GA aurait-il compris ?

AMAL a dit…

il ne faut pas negliger le but commun vise par les organisations islamistes et qui est l instauration d etats purement islamiques dans le monde musulman seulement les methodes changent .Il y a des pays qui financent des organistions pour atteindre cet objectif.Signe un specialiste des questions islamiques