Un officiel américain a annoncé à Fox News, sous couvert d'anonymat, la mort d'Abu Ubaida al-Masri, l'un des leaders d'al-Qaïda. L'information, cependant, doit encore être confirmée. Al-Masri serait mort de façon naturelle. D'une hépatite.
Al-Masri avait joué un rôle clé dans les attentats de Londres en juillet 2005. Il avait recruté et entraîné les terroristes. Il avait également planifié plusieurs autres attentats en Europe, notamment au Danemark. Son rôle: la supervision du terrorisme international. En gros, al-Masri était l'un des derniers leaders de la structure centrale d'al-Qaïda qui avait un rôle allant au-delà de la simple inspiration idéologique. Il donnait des ordres concrets, stratégiques et techniques, et formait lui-même les futurs terroristes. Sa spécialité: les explosifs. Il avait d'ailleurs perdu deux doigts en fabriquant une bombe, ce qui lui avait valu son surnom: "Egyptien à trois doigts".
La mort d'al-Masri signifie au moins quatre choses. Premièrement, la structure centrale d'al-Qaïda semble bel et bien avoir perdu tout réel contrôle sur ses filiales régionale, se limitant à servir de modèle inspirationnel, voire éventuellement à indiquer une direction générale à suivre. Etant donné les récents développements d'al-Qaïda, son extension incontrôlée, il est peu probable d'assister à un retour en force du leadership central. Deuxièmement, bien que peu connu du grand public, c'est une nouvelle figure symbolique d'al-Qaïda qui disparaît avec al-Masri, un "jihadiste typique" ayant fait ses classes en Afghanistan contre les Soviétiques, puis en Bosnie, en Tchétchénie, en Afghanistan et enfin au Pakistan. Le renouvellement de génération au sein d'al-Qaïda atteint les plus hauts niveaux de l'organisation. C'est donc une phase critique pour al-Qaïda. Pour beaucoup de groupes terroristes, le renouvellement générationnel débouche sur une crise menant à la disparition ou à la division. Seul l'avenir pourra dire comment al-Qaïda va gérer cette transition. Cependant, et troisièmement, le fait qu'il soit mort naturellement suggère qu'il a pu préparer sa succession et donc faciliter cette transition, bien que cela soit sans certitude. Enfin, notons simplement que la mort d'un expert en explosifs et toujours un coup dur pour un groupe terroriste étant donné la "valeur" de ce "savoir technique".
«Rien n'est plus facile que de dénoncer un malfaiteur; rien n'est plus difficile que de le comprendre»
---Fédor Dostoïevski
mercredi 9 avril 2008
La Mort d'al-Masri et la Fin du Contrôle Central d'al-Qaïda
Publié par Europe in the World à 23:57
Libellés : Afghanistan, Al-Qaïda, Pakistan, Terrorisme
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