«Rien n'est plus facile que de dénoncer un malfaiteur; rien n'est plus difficile que de le comprendre» ---Fédor Dostoïevski

vendredi 25 avril 2008

Leçon de Vocabulaire pour Contreterroristes

Attention: n'utilisez plus les termes "jihadiste", "jihad", ou "moudjahiddine"! C'est ce qu'un nouveau document interne du gouvernement américain suggère aux membres de l'administration. Selon le Centre National pour Contrer le Terrorisme, l'utilisation de ces termes "légitime involontairement leurs actions". D'un autre côté, l'appellation "Islamo-fasciste" est "offensante pour beaucoup de musulmans". Le rapport demande aussi de ne pas utiliser le terme "caliphat", qui aurait des "implications positives pour al-Qaïda".

Comment faut-il appeler les terroristes? Dites simplement "extrémistes".

L'objectif est d'éviter une assimilation entre Islam et terrorisme. Objectif louable en soi. Cependant, qui pourrait penser à un terme plus vague que "extrémistes"? En outre, la nouvelle "guerre contre l'extrémisme" s'avère encore bien plus laborieuse que la "guerre contre le terrorisme". En effet, quelles que soient les définitions choisies, il y a bien plus d'extrémistes que de terroristes.

Le choix des mots est important en temps de guerre. Encore faut-il choisir les bons mots. A mon sens, il n'existe pas de meilleures stratégie que celle de décrire un ennemi pour ce qu'il est réellement. L'utilisation d'un terme aussi vague qu' "extrémisme" ne va pas aider à différencier entre les différentes formes de terrorisme. Au contraire, du côté américain, la caractérisation de plus en plus floue de l'ennemi risque de nuire à la capacité contreterroriste.

Notons que ce n'est pas la première fois que les agences fédérales américaines sont priées de "surveiller leur langage" dans un but stratégique.

Aucun commentaire: